Introduction
L’exception d’inexécution est un principe juridique permettant à une partie de suspendre l’exécution de ses obligations en cas de défaillance grave de l’autre partie. Cependant, son application dans le cadre des baux commerciaux est strictement encadrée. Cet article explore les conditions nécessaires et les limites de ce recours pour le locataire face à un manquement du bailleur.
❓ Qu’est-ce que l’exception d’inexécution ?
📜 L’article 1219 du Code civil définit l’exception d’inexécution comme une réponse proportionnée à une défaillance grave de l’autre partie. En matière de bail, cette exception s’applique uniquement si :
-
- Le manquement du bailleur rend impossible la jouissance des lieux.
- L’immeuble est jugé impropre à sa destination (Cass. 3e civ., 16 févr. 2000, n° 98-12.435 ; Cass. 3e civ., 27 juin 2014, n° 23-10.340).
⚖️ Distinction : troubles de jouissance / défaut de délivrance
Lorsque la jouissance des lieux est simplement troublée, le locataire dispose d’autres recours :
-
- Réduction de Loyer : Une compensation partielle peut être demandée.
- Demande de Dommages et Intérêts : Pour couvrir les préjudices causés par les manquements du bailleur.
🔍 Étude de cas : décision de la Cour de Cassation
Dans une affaire récente, un locataire a tenté de justifier une suspension totale du paiement des loyers en invoquant la vétusté de l’immeuble loué. Bien que la façade et la couverture aient été jugées dégradées par un expert judiciaire, le locataire a continué d’occuper et d’exploiter les locaux.
🤝 Implications pour les locataires et bailleurs
-
- Pour les locataires : Documentez les faits et sollicitez un accompagnement juridique.
- Pour les bailleurs : Respectez vos obligations d’entretien et de réparation pour éviter les litiges.
📢 Conclusion
Avant d’invoquer l’exception d’inexécution ou de retenir un loyer, assurez-vous de bien comprendre vos droits et obligations en tant que locataire ou bailleur. Consultez nous pour éviter des conséquences juridiques défavorables.




