Dans les années 2006 et suivantes, le parc solaire photovoltaïque français a connu une croissance exponentielle.
Cette situation a notamment été favorisée par l’instauration de l’obligation d’achat et des tarifs réglementés couplés par la baisse des coûts de fabrication.
Malheureusement, des sociétés peu scrupuleuses se sont engouffrées dans cette petite mine d’or, faisant preuve d’aucune compétence particulière.
Financièrement peu solide, beaucoup de ces sociétés ont fait l’objet d’une liquidation judiciaire ou d’une radiation dans les années qui ont suivi l’installation.
Les particuliers sont ainsi sans recours en l’absence d’une assurance souscrite par la société (si cette assurance existe, encore faut-il qu’elle soit mobilisable).
Il faut savoir qu’une entreprise ne peut s’improviser installateur de panneaux photovoltaïques.
En effet, la mise en œuvre de panneaux photovoltaïques en toiture fait appel à deux compétences :
- de couvreur (particulièrement lors d’installation sur des ouvrages existants) ;
- d’électricien s’agissant de la connexion des panneaux à l’installation, le raccordement à l’onduleur et à l’installation électrique.
Sur la base d’un cahier des charges établi par l’Agence Qualité Construction, le Cabinet d’expertise technique SARETEC a été amené à constituer un état des lieux des pathologies constatées sur des installations photovoltaïques en toiture mises en œuvre entre 2008 et 2012.
Il en ressort que les désordres affectant les installations trouvent leur origine dans la même cause, principalement un défaut d’exécution.
Quatre types de pathologies sont essentiellement recensés :
- Défaut d’étanchéité (déchirures de la membrane sous les panneaux lors de la pose de vis, ou d’agrafes ; défaut de jointement des panneaux entre eux ou à la jonction des modules à la toiture au niveau des abergements) ;
- Incendie (défaut de produit ; échauffement des panneaux ou des connecteurs ; mauvaise mise en œuvre des connecteurs) ;
- Dysfonctionnement électrique (défaut de produit notamment des onduleurs ; erreur de connexion ; mauvaise installation des onduleurs ; défaut de conception ou mauvaise orientation des panneaux entraînant une insuffisance de production ; masque provoquant une résistivité excessive avec échauffement des autres modules) ;
- Rupture des modules (mauvaise mise en œuvre des fixations ; défaut de conception ou d’adaptation du procédé sur site : poids de neige ou vent entraînant la rupture des panneaux ou de leurs fixations) ;
En moyenne, le coût de réparation des désordres d’étanchéité des installations s’établit à 8.200,00 € HT.
Il s’agit principalement de travaux de reprise ponctuelle de l’étanchéité.
Certains systèmes plus endommagés (percement de la membrane par exemple) nécessitent des travaux plus importants (avec dépose et repose des modules) et donc plus couteux.
Le coût moyen des travaux de mise en conformité ou de remise en état des installations électriques se situe au alentour de 6.400,00 € HT.
Avant d’opter pour une entreprise, quelques conseils :
- vérifier son existence et son apparente solidité financière (societe.com ; infogreffe.fr ; bodacc.com) ;
- solliciter auprès de cette entreprise une attestation d’assurance et une attestation indiquant qu’elle est à jour de ses cotisations (attention : il convient de voir si l’activité photovoltaïque est bien prévue) ;
- regarder si l’entreprise dispose de qualification particulière (AQPV ; Qualit’Enr…) ;
- s’assurer que l’étude préalable est sérieuse (rentabilité de l’installation, emplacement de l’installation, prise en compte du bâti : incidence des charges nouvelles sur les éléments porteurs existant, vent, neige…).
Enfin, une fois l’installation mise en œuvre, il est essentiel de mettre en place une maintenance de l’installation afin d’en assurer la durabilité et la sécurité.
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