Attention au classement !
La gestion dâune auberge de jeunesse diffĂšre fondamentalement de celle dâun hĂŽtel. Notamment en termes de sĂ©curitĂ© incendie, les auberges, accueillant une clientĂšle jeune en dortoirs collectifs, ne peuvent ĂȘtre exploitĂ©es sous la mĂȘme catĂ©gorie rĂ©glementaire quâun hĂŽtel (ERP de type O). Elles relĂšvent de la catĂ©gorie R, dĂ©diĂ©e aux Ă©tablissements collectifs Ă sommeil, comme le stipule le rĂšglement de sĂ©curitĂ© incendie des Ă©tablissements recevant du public (ERP).
đ L’importance du classement adĂ©quat des ERP
Le classement correct des Ă©tablissements recevant du public est crucial pour respecter les normes de sĂ©curitĂ©. Selon le nombre de personnes accueillies et lâusage des locaux, les prescriptions rĂ©glementaires varient considĂ©rablement. En cas de non-conformitĂ©, les autoritĂ©s administratives peuvent refuser lâouverture ou contraindre Ă lâarrĂȘt dâexploitation.
Dans lâaffaire portĂ©e devant le Conseil dâĂtat, une sociĂ©tĂ© exploitant un Ă©tablissement Ă Paris avait dĂ©clarĂ© celui-ci comme un hĂŽtel (ERP de type O). Cependant, lors dâune inspection, la prĂ©fecture de police a relevĂ© des irrĂ©gularitĂ©s, notamment l’absence de dĂ©tail sur les effectifs accueillis, un critĂšre clĂ© pour dĂ©terminer la catĂ©gorie ERP. Avec un effectif maximum de 57 personnes, lâĂ©tablissement aurait dĂ» respecter les rĂšgles spĂ©cifiques des ERP de type R, adaptĂ©es aux auberges de jeunesse.
đ DiffĂ©rences entre hĂŽtels (type O) et auberges de jeunesse (type R)
Les hÎtels (ERP de type O) et les auberges de jeunesse (ERP de type R) répondent à des réglementations distinctes, surtout en matiÚre de sécurité incendie :
- CapacitĂ© dâaccueil : Les ERP de type R avec locaux de sommeil doivent accueillir moins de 30 personnes pour ĂȘtre classĂ©s en 5e catĂ©gorie. Avec une capacitĂ© de 57 personnes, lâĂ©tablissement en question dĂ©passe ce seuil et entre dans le 1er groupe, soumis Ă des rĂšgles plus strictes.
- Configuration des locaux : Les auberges de jeunesse proposent généralement des dortoirs avec lits superposés et des espaces communs, ce qui les distingue des hÎtels traditionnels.
- Exigences réglementaires : Les auberges doivent répondre aux articles R1 et suivants du rÚglement de sécurité incendie, tandis que les hÎtels relÚvent des articles O1 à O3.
â ïž ConsĂ©quences dâun mauvais classement ERP
Un mauvais classement dâERP peut entraĂźner des sanctions sĂ©vĂšres, comme le refus dâautorisation dâexploitation. Dans cette affaire, la sociĂ©tĂ© avait classĂ© son Ă©tablissement comme un hĂŽtel de 5e catĂ©gorie, ce qui aurait permis une exploitation plus souple. Cependant, le Conseil dâĂtat a jugĂ© que lâĂ©tablissement relevait de la catĂ©gorie R en raison de son fonctionnement : une capacitĂ© dĂ©passant 30 personnes et des dortoirs collectifs.
La décision de la préfecture, interdisant la location au lit dans des chambres collectives, a donc été confirmée, car les locaux ne respectaient pas les exigences imposées par le rÚglement pour les ERP de type R du 1er groupe.
đĄ Que retenir pour la gestion des auberges de jeunesse ?
- đ Classement prĂ©cis : DĂ©clarer correctement son Ă©tablissement selon la typologie ERP est indispensable pour Ă©viter les sanctions.
- đ ConformitĂ© rĂ©glementaire : Respecter les normes spĂ©cifiques des auberges de jeunesse garantit la sĂ©curitĂ© des occupants et la pĂ©rennitĂ© de lâactivitĂ©.
- đ ïž Anticipation des contrĂŽles : PrĂ©voir une inspection par les autoritĂ©s pour valider la conformitĂ© des locaux avant lâouverture.
Les auberges de jeunesse, bien que parfois assimilĂ©es Ă des hĂŽtels, ont des spĂ©cificitĂ©s qui imposent des rĂšgles adaptĂ©es. Une gestion proactive, conforme Ă la rĂ©glementation, est le meilleur moyen dâassurer la sĂ©curitĂ© des clients tout en pĂ©rennisant lâactivitĂ©.